samedi 22 septembre 2012

Le Japon sous les pinceaux des peintres québécois


L’an dernier, le festival de peinture Rêves d’automne accueillait une délégation de peintres japonais à Baie-Saint-Paul. Pendant une semaine, ils ont partagé leur savoir-faire avec quatre peintres québécois en particulier, et avec tous ceux qui se sont intéressés à leur art. Une rencontre très riche, tant humaine qu’artistique. En avril dernier, Chantal Julien, Chantal Ouellet, Benoît Lévesque et Jean-François Racine ont fait le voyage dans l’autre sens et ont passé 22 jours à l’heure nippone. Un périple qui les a marqués, chacun à leur façon. Ils en ont ramené des milliers de photos pour coucher sur la toile leurs souvenirs du pays du soleil levant.
Hier, vendredi 21 septembre, l’édition 2012 de Rêves d’automne s’ouvrait avec le vernissage de l’exposition des toiles des peintres québécois, de retour du Japon. Elle est visible à la bibliothèque de Baie-Saint-Paul jusqu’au 6 octobre.

La gang des quatre: Jean-François Racine, Benoît Lévesque, Chantal  Julien et Chantal Ouellet.


Paroles de peintres

L’influence du Japon se remarque dans les tableaux très lumineux de Benoît Lévesque dont le thème de prédilection est la nature. On y reconnaît les cerisiers en fleurs, avec une prédominance de la couleur rose. « Nous avons séjourné là-bas exactement pendant cette période si belle où l’on observe une explosion de couleurs quand les cerisiers fleurissent », livre l’artiste encore très enthousiaste à  l’évocation de son séjour. Ce qui l’a marqué aussi c’est le très grand respect des Nippons pour le métier d’artiste. « Ils sont artistes pour la vie et aiment les choses bien faites, ils prennent le temps de réaliser leurs œuvres ». Cette rencontre a également fait tomber les préjugés sur l’art japonais. « Il ne se limite pas à la calligraphie et aux techniques anciennes, la peinture explose dans différents styles au Japon, autant qu’à Paris ou à  New-York », ajoute Benoît Lévesque. Pour un amoureux de la nature comme Benoît, le Japon a été une fantastique source d’inspiration. En effet, 130 millions de Japonais vivent sur 30% du territoire, le reste est recouvert de montagnes et de grands arbres.« Depuis mon retour, ma vision de la nature est plus douce, plus épurée», conclut l’artiste.

Les tableaux de Benoît Lévesque.

Chantal Julien a couché sur quelques-unes de ses toiles des personnages aperçus dans les rues au Japon, sans oublier pour autant son thème favori, les paysages. C’est ainsi qu’on découvre un vieux monsieur sur son vélo, coiffé d’un petit chapeau et une rue avec des passants sous la pluie. Chantal, comme ses autres compères, a été marquée par les geishas. Et plus exactement par les Geïko, les geishas de Kyoto. Faute d’avoir pu assister à leur spectacle dans le quartier de Gionz, les Québécois ont joué les paparazzis à la sortie de la représentation. Et le visage de l’une de ces dames, qui sont des artistes accomplies, est reproduit sur l’un des tableaux de Chantal. « Le plus dur est de réussir à peindre les yeux », confie Chantal qui s’est passionné pour le Japon dont elle apprend la langue et a déjà le projet d’y retourner. Elle aussi a été impressionnée par le soin et la minutie que les peintres japonais apportent à leur travail. « Ils prennent le temps de bien faire les choses et sont très soigneux, dans toutes les professions ! J’ai été surprise de voir que les chauffeurs de taxi portaient des gants blancs pour conduire », raconte-t-elle. Pendant une journée, avec sa collègue Chantal Ouellet, elle a porté le kimono traditionnel. Loin d’être vexés par ce qu’ils auraient pu prendre pour un déguisement, les anciens ont été touchés par cette attention portée par les Québécoises à leur culture.





Le vélo, de Chantal Julien.











Quant à Jean-François Racine, son regard d’artiste est toujours proche de celui de sa formation initiale, les sciences politiques. Derrière cette très grande politesse des Japonais et leur culture si riche, il détecte un grand antagonisme entre les générations. « Un peu comme chez les Amérindiens », précise-t-il en faisant un parallèle avec les invités du festival Rêves d’automne de cette année. Pour lui, « la nouvelle génération est perdue entre la culture des ancêtres et le capitalisme actuel ». Il a également été très surpris par la place que prennent les mangas (des bandes dessinées japonaises) dans la vie des Japonais, et notamment des plus jeunes. « Dans les rues des grandes villes, j’avais l’impression que les gens sortaient tout droit des mangas ! Ils ont souvent l’air androgyne et surtout je les sentais extrêmement seuls », ajoute l’artiste qui a peint ses « personnages » de mangas. Autre paradoxe noté par Jean-François, le gaspillage énergétique dans les grandes villes où les enseignes publicitaires sont allumées en permanence. Alors que depuis la catastrophe de Fukushima, l’Etat nippon a décidé de fermer les 54 autres centrales nucléaires du pays.







Les rues des grandes villes peintes par Jean-François Racine.









Chantal Ouellet a trouvé le Japon merveilleux. « Ce voyage m’a donné le goût de continuer dans mon envie de peindre », explique la jeune femme dont l’activité professionnelle est parfois trop prenante pour qu’elle puisse se consacrer à sa passion, la peinture. Si elle a apprécié la qualité d’écoute et le perfectionnisme des artistes japonais, elle a tout de même vécu « le choc des cultures ». Au retour, Chantal Ouellet a peint un samouraï à trois têtes, symboles de ses divers traits de caractères : bon, méchant et neutre. D’un coup de pinceau, elle a « décapité » ce personnage symbolique de l’histoire du Japon. « J’ai fait jaillir de ses trois têtes des oiseaux, symboles de la liberté d’esprit et de la libération du conflit intérieur », conclut-elle. Tout comme Chantal Julien, elle s’est mise à l’apprentissage du japonais et prépare déjà un nouveau séjour dans ce pays dont les habitants ne sont pourtant pas « faciles à approcher ».









Le samouraï à trois têtes de Chantal Ouellet.

1 commentaire:

  1. c'est subtilement symbolique
    ce que vous peignez
    Madame Chantal Ouellet
    bravo
    vous êtes une artiste sensible
    et votre oeuvre vous honore

    permettez-moi
    à titre de vagabond-poète
    de vous offrir un de mes textes de chanson
    pour Noel

    pour que votre vie d'artiste
    puisse se sculpter
    hors temps, hors réalité, hors servitude

    ------
    QUAND T'AS RIEN T'AS TOUTE

    quand t’as rien t’as toute
    c’est ben épeurant
    c’est ben effrayant

    t’as même l’amour d’une p’tite fille
    une enfant d’9 ans
    qui t’trouve amusant

    a dit à son pere
    c’te vieuxmonsieur-là
    c’est un itinérant

    y est pas pareil comme les autres
    lui y a juste 5 ans
    pis moé
    chu sa maman d’9 ans

    COUPLET 1

    quand Justine
    débarque de l’autobus
    pis qu’a rentre dans l’restaurant

    on dirait qu’est la seule qui comprend
    que derrière ma guitare
    il n’y a que du vent

    qui charrie des feuilles perdues
    entre l’automne et le printemps
    pour que mes yeux deviennent pour elle
    de très beaux flocons blancs

    qui tombent lentement
    sur un sourire d’enfant
    d’enfant

    émerveille

    COUPLET 2

    quand Justine
    prend ma tête dans ses bras
    puis qu’elle la sert très très très fort

    on dirait
    qu’est la seule qui comprend
    que derrière ma guitare
    le père Noël attend

    que tous les sapins soyent montés
    que tous les enfants soyent couchés
    que les cadeaux soyent allumés
    pas loin d’la cheminée

    où maman Justine pis moé
    on souriera aux enfants
    aux enfants

    émerveilles

    REFRAIN FINAL

    quand t’as rien t’as toute
    c’est ben épeurant
    c’est ben effrayant

    t’as même l’amour d’une p’tite fille
    une enfant d’9 ans
    qui t’trouve amusant

    a dit à son père
    c’est le père Noel
    notre itinérant

    quand son beau grand traîneau blanc
    montera vers le ciel
    je s’rai pour toujours

    sa maman d’amour
    sa maman d’9 ans
    sa maman Noël

    Pierrot
    vagabond céleste


    Pierrot est l'auteur de l'Île de l'éternité de l'instant présent et des Chansons de Pierrot. Il fut cofondateur de la boîte à chanson Aux deux Pierrots. Il fut aussi l'un des tous premiers chansonniers du Saint-Vincent, dans le Vieux-Montréal. Pierre Rochette, poète, chansonnier et compositeur, est présentement sur la route, quelque part avec sa guitare, entre ici et ailleurs...

    WWW.REVEURSEQUITABLES.COM

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